
Rien ne serait arrivé si je n’avais pas changé de coiffeur.
Avec le temps, un salon devient une fidélité : après la première coupe au carré et le passage obligé de la permanente ratée, je m’étais attachée à la coiffeuse de ma mère qui m’avait éclairci quelques mèches, puis à celle de Georges, mon ex. Elle platinait mes racines ; il contrôlait mon poids, mes longueurs, mes fréquentations. Il n’avait confiance qu’en Katia qui lui égalisait sa coupe en brosse ; elle était fiancée, pas dangereuse. Pas comme Giuseppe, qui séduisait toutes ces dames en brushing classique, ni même Cristobal chez Dessange, auquel les modeuses confiaient trop rapidement leurs peines de cœur et leur tête asymétrique. On n’était jamais trop prudent. Un homme reste un homme.
Quant à moi, je dansais, je courais, je survivais.
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