Tate ou tarte? Exercice d’empathie avec un mytho

Une étape de plus à mon palmarès de parangon : la prison. Là, on se reconnaît entre durs. Le Russe d’à côté, avec ses tatouages de runes, n’a fait qu’une bouchée du petit Suisse arrêté pour conduite en état d’ébriété. Pas banquier, pas intéressant, pas de chance. Du menu fretin occidental, il en fait son quatre heures. Moi, je vais lui proposer une collab’. Il a le look, le coco, avec sa boule à zéro et sa masse de force et de graisse patiemment forgée de l’intérieur par la vodka. Moi, y a qu’entre vrais mecs que je suis bien. On peut péter, roter, se raconter quelles poules qu’on on a niqué, lesquelles étaient bonnes, lesquelles étaient connes. Mais surtout on se marre. On compare nos bobs, nos zobs, nos zgeg. On fait des concours d’appuis faciaux, je gagne toujours. Faut dire que j’ai été champion de kick boxing. J’en ai massacré pour moins que ça. Je suis léger, je suis fort, je suis le maire d’internet. Sting like a bee tout en ayant la tchatche, y a que moi pour ça. Même dans cette taule, ils ont le respect, les gars. Mes 33 bagnoles, elles sont pas sorties de nulle part.

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« La Fin de l’Avent », dans « Le Noël de tous les plaisirs »

Ce 10 novembre, jour où Le Temps titre Pourquoi prépare-t-on Noël de plus en plus tôt?, Falling for Christmas, est tombé sur Netflix avec son kitsch régressif et clinquant.

Parallèlement, « Le Noël de tous les plaisirs » a paru aux Éditions La Musardine. Ma nouvelle s’appelle La Fin de l’Avent et raconte un dîner en ville aux conséquences inattendues, le Noël des uns n’étant pas celui des autres.

C’est ma cinquième publication dans la série Osez 20 histoires. Des histoires peut-être moins convenues que des romcoms, moins convenables assurément.

Bientôt les vacances, esprits rebelles!

Ce film était là au temps des premières amours et des premiers cours. Il reste scotchant pour mes teenagers 2022 qui portent des T-shirts Tupac et Nirvana. Utile. Basique. « Si vous pouvez comprendre la poésie, vous pouvez comprendre tous les textes». « Les mots sont des idées. On ne peut pas penser sans idées. Alors, il faut apprendre votre vocabulaire». Indissociable de l’influence d’Esprits rebelles, le texte de mes années collège est publié aux éditions Ovadia dans Récits d’expérience, Tome 5 grâce au généreux engagement de Bessa Myftiu, écrivain et formatrice HEP. Merci, Bessa, pour la qualité de vos propositions d’écriture, la chaleur des échanges sur zoom avec les participants et vos encouragements.

A Zofia et Chloé, qui avez partagé ces tout débuts de carrière avec moi et enrichi tant de parcours, je souhaite le meilleur sur votre route respective. Quant à moi, je ne suis pas Michelle Pfeiffer, mais j’y retourne à la rentrée.

Stallone

Le cheminement vers le choix d’un texte a un agenda qui lui est propre. Désignée, suggérée ou fruit de réminiscences apparaissant sous forme de hasard, la lecture qu’on ne pensait jamais découvrir recèle parfois des gemmes.

« Stallone » de Emmanuèle Bernheim raconte l’influence que peut avoir la magie de la fiction sur un destin. Lise voit Rocky III et cette histoire de comeback euphorisant la décide à l’action et à atteindre sa pleine puissance en tant qu’être humain. Elle y réussit, au sens ou on entend « réussir sa vie ». Son monde intérieur restera cependant opaque à son entourage.

Contrairement à ce que dit la 4ème de couverture, ce n’est ni « une histoire folle », ni celle d’une « obsession ». J’ai aimé ce récit simple d’une femme qui trouve son inspiration et la conserve comme jardin secret et moteur caché. Il incite à traverser la Ville à grandes enjambées conquérantes, au son de Eye of the Tiger.

« Trouble Transe », dans « 20 histoires de sexe sans lendemain » / « Je reviens toujours », finaliste du Prix de la Nouvelle érotique

Osez 20 Histoires, éditions La Musardine

« Trouble transe » , ma quatrième nouvelle publiée aux éditions La Musardine, s’inscrit dans un monde pré-covid de grandes manifestions, de soirées et de fêtes improbables. Je ne suis pas la seule à évoquer un personnage à la chevelure rousse dans ce recueil, qui, selon le choix éditorial en vigueur, met en exergue des écritures et des sensibilités variées. La couverture très stylisée semble suggérer ces potentialités fantasmatiques… Lire la suite

« Rageusement », nouvelle

IMG_8798« L’inspiration! Si je crois à l’inspiration? Mais bien sûr! Je crois que tous les hommes sont inspirés. Ça s’appelle intuition. Ça s’appelle tentation. Ça dépend de la personne qui inspire ». Vincent La Soudière

Le temps de confinement est aussi un temps d’expérimentation, de liberté sous contrainte imposée par la vie. Sur cette vidéo YouTube, je lis ma nouvelle « Rageusement« , précédée d’une introduction de Stéphanie Pahud. Déclenchée par la sensation de reconnaissance émise par l’oeuvre « C’est à la Nuit de briser la nuit » de Vincent La Soudière (1939-1993), notre alliance amicale a donné lieu à une co-création chairissante autour des mots, du corps et des coeurs. Avec les interventions de Dalida et de Cyrano de Bergerac. Lire la suite

Acrostiches de Pascal Houmard

Unknown-1.jpegJ’avais déjà eu le plaisir de chroniquer le premier volume des Enquêtes de Crystal, entretemps Pascal Houmard a sorti le troisième de la série!  Voici pour rappel la présentation générale, puis un avis sur Acrostiches, dernier acte de la trilogie.

Du texte latin au roman policier, les mêmes mécanismes mentaux sont en cause a écrit George Arnaud dans la préface au fameux Meurtre de Roger Ackroyd d’Agatha Christie. Peut-être est-ce ce goût de l’imbrication logique qui a amené mon collègue d’un autre collège à écrire des romans policiers. Avec succès, puisque La Surnommeuse a paru en 2017 aux éditions Mon Village, suivi de L’Affaire Saint-Roch en 2018, et maintenant Acrostiches en 2020. Lire la suite

Karl Lagerfeld, la mise en abyme de soi

Les livres qui nous arrivent entre les mains y sont généralement pour une raison. La biographie « Kaiser Karl », signée Raphaëlle Bacqué, est un cadeau paternel trouvé sous le sapin. Mon ascendance de ce côté est de Hambourg. Comme celle de KL. Il y a là des traits de caractère et une lignée éducative éprouvée. La distanciation d’avec l’Allemagne d’alors, le goût de la provocation, le déni de la faiblesse, cette faute de goût. L’attirance pour le beau, la culture française, la rapidité d’esprit – et le travail érigé en valeur absolue. « Je suis un calviniste attiré par le superficiel ». La capacité d’absorption de Karl Lagerfeld est à la hauteur de la discipline qu’il s’impose. Une explication de la longévité de son succès est de n’avoir jamais sombré dans la nostalgie d’anciens régimes et de gloires datées. « Je javellise mon passé ». Il possède au contraire une furieuse envie toujours renouvelée d’adaptation à l’air du temps. « Le changement est la façon la plus saine de survivre. » Lire la suite