La documenta, musée quinquennal et éphémère, avait à sa création en 1955 pour double but de réconcilier le public allemand avec l’art contemporain et son histoire. Elle a toujours mis sur le devant de scène des artistes émergents, de ceux qui seront confirmés demain. Le curateur peut choisir une thématique et on n’échappe évidemment pas au message politique. Art, esthétique, engagement, tout se mêle lors de cette « odyssée de l’art », expression justifiée par la documenta conjointe avec Athènes cette année. La mouvance, la migration, les liens Sud-Nord ont inspiré bon nombre d’installations et c’est aussi le parcours du visiteur qui découvre une multitude d’oeuvres sur tous les supports possibles dans tous les environnements imaginables, du plus traditionnel tableau accroché dans une salle de musée lumineuse aux toiles de tentes racontant une pérégrination Athènes-Kassel dans une sombre gare désaffectée, des installations vidéo, architecturales ou sonores souvent en pleine nature à l’évanescence d’une vapeur blanche s’échappant d’une tour. Tout est prétexte à manifeste artistique, même l’enseigne du prestigieux Museum Fridericianum s’est transformée en slogan: « Being safe is scary ». Ce serait un bon sujet de dissertation.
Merci à Stéphane Ducret pour avoir été notre fil d’Ariane dans ce labyrinthe gréco-germanique et ses commentaires éclairés.
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