La beauté et la vérité selon Clint

En recherche pour un nouveau sujet d’écriture, mon pygmalion personnel m’a signalé l’existence d’un film de Clint Eastwood pouvant m’éclairer. Il n’était plus sûr du titre, quelque chose avec « jardin » et « secret ». Pensant avoir trouvé avec « Minuit dans le jardin du bien et du mal » (1997), je me suis vite rendu compte que ce n’était pas ce que je cherchais : c’est l’histoire d’un journaliste (John Cusak) invité à Savannah couvrir la somptueuse fête de Noël d’un richissime amateur de beaux objets (Kevin Spacey). Au cours de la soirée, il tue son jeune amant rebelle (Jude Law) et il va s’agir du procès pour rétablir vérité dans un milieu où elle ne veut pas être vue. La nostalgie du Sud, le souci du détail des milieux et des intérieurs bon chic bon genre jusqu’au ridicule, qu’ils soient blancs ou noirs, contrastent avec les exclus et parias en tout genre qui occupent la ville, les parcs, les cimetières, l’espace du dehors. Lire la suite

documenta 14 à Kassel

 

La documenta, musée quinquennal et éphémère, avait à sa création en 1955 pour double but de réconcilier le public allemand avec l’art contemporain et son histoire. Elle a toujours mis sur le devant de scène des artistes émergents, de ceux qui seront confirmés demain. Le curateur peut choisir une thématique et on n’échappe évidemment pas au message politique. Art, esthétique, engagement, tout se mêle lors de cette « odyssée de l’art », expression justifiée par la documenta conjointe avec Athènes cette année. La mouvance, la migration, les liens Sud-Nord ont inspiré bon nombre d’installations et c’est aussi le parcours du visiteur qui découvre une multitude d’oeuvres sur tous les supports possibles dans tous les environnements imaginables, du plus traditionnel tableau accroché dans une salle de musée lumineuse aux toiles de tentes racontant une pérégrination Athènes-Kassel dans une sombre gare désaffectée, des installations vidéo,  architecturales ou sonores souvent en pleine nature à l’évanescence d’une vapeur blanche s’échappant d’une tour. Tout est prétexte à manifeste artistique, même l’enseigne du prestigieux Museum Fridericianum s’est transformée en slogan: « Being safe is scary ». Ce serait un bon sujet de dissertation. Lire la suite