En recherche pour un nouveau sujet d’écriture, mon pygmalion personnel m’a signalé l’existence d’un film de Clint Eastwood pouvant m’éclairer. Il n’était plus sûr du titre, quelque chose avec « jardin » et « secret ». Pensant avoir trouvé avec « Minuit dans le jardin du bien et du mal » (1997), je me suis vite rendu compte que ce n’était pas ce que je cherchais : c’est l’histoire d’un journaliste (John Cusak) invité à Savannah couvrir la somptueuse fête de Noël d’un richissime amateur de beaux objets (Kevin Spacey). Au cours de la soirée, il tue son jeune amant rebelle (Jude Law) et il va s’agir du procès pour rétablir vérité dans un milieu où elle ne veut pas être vue. La nostalgie du Sud, le souci du détail des milieux et des intérieurs bon chic bon genre jusqu’au ridicule, qu’ils soient blancs ou noirs, contrastent avec les exclus et parias en tout genre qui occupent la ville, les parcs, les cimetières, l’espace du dehors. Lire la suite
critique de film
Critique de film : M. et Mme Adelman
On savait que Nicolas Bedos était beau. Qu’il agaçait parfois. Mais il est surtout une incarnation du surdoué, capable de sentir et de syncrétiser en un film plusieurs décennies de la vie d’un couple et d’une époque, d’un couple dans ses époques, en y intégrant les visions multiples de l’écrivain ambitieux, de l’artiste maudit, de l’homme génial et ravagé, de l’homme à travers tous ses états, fils, amant, mari, père. Et de la femme. Lire la suite
Fifty Shades darker, les limites du côté obscur
Le deuxième volet de la trilogie Cinquante Nuances de Grey est au cinéma, associé à la Saint-Valentin comme il y a deux ans. Si l’on veut évoquer la littérature érotique, on ne peut passer à côté de ce monstre de l’édition, ce bestseller commencé comme une fanfiction de Twilight, bluette pour ados mettant déjà en scène une jeune fille et un garçon-vampire forcément différent, maudit, qu’elle seule pourra comprendre et aimer. Le fantasme de Fifty Shades est le même. Si dans le premier opus, il s’agissait d’introduire un univers, celui du BDSM, avec ses codes et son décorum présentés finalement d’une façon plus théâtrale que subversive, il ne devient plus qu’accessoires de luxe (lingerie haute couture, liens en cuir, barres en or et velours rouge) dans la suite. Le contrat dominant-soumise rompu, Anastasia peut s’émanciper. Ou pas. Lire la suite