Jamie Cullum se produisait pour la cinquième fois en quatorze ans au Festival de Jazz de Montreux ce vendredi 13 juillet. J’ai eu la chance de le découvrir sur scène dès 2004 à la sortie de Twentysomething. Cela a toujours été un moment de grâce. Bondissant sur son piano, utilisant ses touches et ses entrailles, c’était comme s’il communiquait plus de rythme, plus de musique que d’autres. Ce don, il ne l’a pas perdu.
Ayant visiblement passé par une prise de distance avec son œuvre de jeunesse et son personnage de slutty boy alors qu’il est maintenant jeune père de famille, Jamie Cullum a réuni dans ce concert les différentes facettes qui en font un artiste à la fois serein et encore avide d’expérimentation. Abordant ses premiers succès avec une sorte d’ironie, elle lui a passé lorsqu’il a pu présenter ses dernières compositions qui évoquent la confrontation des rêves de jeunesse à la réalité mais aussi une certaine foi en l’amour (You’re the best thing) et l’humanité (I won’t write off mankind).
Libéré, il a alors alterné, mêlé les paroles et les sons des différentes phases de sa carrière pour faire de plus en plus corps avec le public qui s’est laissé emporter dans un mouvement ascensionnel et envoûtant pour laisser place à une attention presque recueillie pour le mélancolique All that Sea et l’hommage personnel à Claude Nobs.
Très ému par l’accueil montreusien, Jamie Cullum a terminé son show de près de deux heures en lui dédiant I got you under my skin. Quand on parle de faire corps…
Dans ces moments-là, Please don’t stop the music.
(Pour prolonger le plaisir, visionnez la chorégraphie extraordinaire du double champion du monde Stéphane Lambiel)