La tendre folie du cabaret

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J’ai assisté récemment, et un peu par hasard, à deux spectacles de cabaret. An evening of Burlesque, grand succès du West End londonien, était présenté en date unique au Théâtre du Léman à Genève où des numéros de danse, de chant, de cirque et de magie se suivaient avec l’accent mis sur l’art de l’effeuillage, voilement-dévoilement par des artifices de plumes, de paravents, de ballons et de cerceaux. Les L’Sheila Sisters, artistes dont la gémellité permet trucages et dédoublements, y étaient fabuleuses. Fabulous est bien le terme qui revient, asséné parfois jusqu’à outrance par la meneuse de revue qui nous force parfois l’enthousiasme.

Rien de tel dans la revue tout en poésie et références douces créée par la MDC-Company de Sabine Gross-Collé pour le Casino Barrière de Montreux. Elle a imaginé Cabaret Folies, l’histoire d’une tenancière de cabaret parisien, ancienne danseuse, qui doit se (dé)battre pour le faire vivre. La découverte d’un tableau de Toulouse-Lautrec permettra-t-il de sauver ce lieu mythique ?

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Florence Reymond, scénariste, écrivain, chanteuse, comédienne, danseuse

Mis en texte par la comédienne Florence Reymond qui tient le rôle principal avec le champion du monde de claquettes Costel Surbeck pour brillant partenaire, ce fil narratif donne une âme au spectacle qui enchaîne les différents styles de numéros, d’une chorégraphie masculine qui transporte – comme seules celles de Michael Jackson savent le faire – à la sensualité des danseuses qui enchaînent classique rose tendre au son de La Bohème, salsa pailletée et endiablée, French can-can traditionnel et électro efficace avec la même grâce. Elles démontrent une image forte, variée et incarnée de la féminité, comme dans l’évocation de 50 Shades of Grey où ce sont elles qui mènent (et dominent) la danse.

La chatoyance des costumes cherchés entre New-York, Paris et Istanbul mettent en valeur des types de beauté différents et des corps qui semblent s’épanouir de leur personnalité propre. La séduction y est raffinée ou amusée de sorte que le public se laisse facilement aller entre rire et charme.

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Alessa Andrei, 21 ans, danseuse, qui s’est prêtée avec maturité et sensibilité au jeu de l’interview.

L’évolution de la compagnie de Sabine Gross-Collé que j’ai eu la chance de côtoyer pendant plusieurs années est une vraie success story. Sa touche et son aura généreuse pour ses élèves et ses danseurs se ressentent dans chaque recoin de la scène, chaque collier de brillants choisi, chaque pas de danse précieusement ressenti et rendu. J’ai été frappée par les étoiles qui se sont allumées dans les yeux des danseurs à l’évocation de leur directrice. Sabine a ce charisme à la fois ambitieux et respectueux du mentor qui donne, qui forme, qui éduque, qui transmet, qui influence. Encore longtemps après.

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