Pour la reprise de mon blog je suis ravie de pouvoir présenter le dernier ouvrage de Stéphanie Pahud, linguiste réputée, chercheuse rigoureuse et amie prodigieuse. Dans les récents articles et interviews qui lui ont été consacrés, elle explique son intention. Avec l’invention du mot « chairir » et la création de son objet-livre, elle a voulu explorer « des pistes pour mettre de la bienveillance, de l’attention et du soin des vulnérabilités dans nos quotidiens, mais sans éliminer le corps. » A ses propres réflexions qui explorent le corps comme un langage à parler et à écrire avec ses signifiants et ses signifiés, elle s’est faite passeuse d’images et de mots d’autrui, laissant une place à colorer, à compléter et à transgresser aux écrivains prestigieux Frédéric Beigbeder et David Foenkinos, aux linguistes et sociologues Philippe Liotard, Myriam Moraz-Détraz et Pascal Singy, au docteur en neurosciences cognitives Albert Moukheiber, au journaliste Fred Valet, aux photographes Raphaël Pasquini et Charles Moraz, à la tatoueuse parisienne Sunny Buick, au dessinateur Artgod Father, à l’écrivain(e) Dunia Miralles et… à moi, Nys Vanessa.
Depuis que j’écris et publie des nouvelles érotiques, Stéphanie Pahud fait partie de mon premier cercle de lecteurs et elle m’a toujours encouragée de mots chairissants. Je suis honorée que mon histoire d’amour et de sexe, magnifiquement illustrée par la finesse explicite d’Artgod Father, figure en bonne place dans « Chairissons-n❤us ! ».
C’est amusant pour moi de lire les différentes parties de l’ouvrage et de retrouver des parentés de mots, d’abréviations et de créations adoptés dans ma nouvelle chez certains co-auteurs et inversément. C’est tout le plaisir de la reconnaissance d’un même langage, d’une sensibilité voisine, même si c’est pour dire le contraire : parler du corps, parler le corps, voilà l’ambition et les possibilités offertes par le livre « Chairissons-n❤us! ». L’hybridation cohérente de ses pages lui permet d’animer à la fois l’esprit, le cœur et le corps, sans jamais oublier une pensée sous-jacente possible comme Et la tendresse, bordel !, ni tomber dans une mièvrerie complaisante.
Imaginé comme un concept global, » Chairissons-n❤us ! » a son logo qui se décline en produits dérivés : autocollants, T-shirts, préservatifs. Inspiré du Cheshire Cat d’Alice au Pays des Merveilles, ce chat à la fois cute et critique rappelle que dans toute réflexion sur le corps, il y a le miroir. Mais aussi que l’autre côté du miroir n’est jamais loin et qu’il suffit parfois de passer et/ou de le briser pour accéder à de nouvelles libertés.